Dans le parc

 

Nous atteignîmes le garage à l’angle de la rue juste au moment où le bonhomme traversait. Il s’arrêta pour observer les réverbères, répliques d’anciennes lampes à gaz, puis il plissa les yeux pour regarder en bas de la rue. Clay me lança un regard en coin, mais je secouai la tête. L’endroit était trop public.

Quelques secondes plus tard, l’homme repartit en flèche et s’engagea dans une ruelle étroite entre deux maisons de briques jaunes. Avant qu’on ait eu le temps de traverser en courant, le feu passa au vert et une petite file de voitures atteignit le virage. Je me haussai sur la pointe des pieds, puis me penchai en essayant de suivre des yeux la silhouette de notre proie qui disparut dans la ruelle obscure. Dès que la dernière voiture fut passée, on s’élança en courant vers l’autre trottoir.

Le bonhomme n’était plus là. Tandis que Clay remontait la ruelle à toute vitesse, je ralentis et inspirai profondément pour retrouver l’odeur de notre proie. Puis, je la suivis. La piste se terminait dans une allée entre deux grands bâtiments. Je sifflai et m’y engageai sans vérifier si Clay avait compris le message. Je savais que c’était le cas.

Des sacs poubelles encombraient l’allée et empestaient à cause de la chaleur estivale. Je les contournai, ainsi que les rangées de poubelles grises et bleues pour la collecte sélective, et débouchai sur Sherbourne, côté est. Je m’arrêtai pour essayer de retrouver l’odeur du bonhomme malgré la puanteur des déchets et de la rue encombrée. Clay me donna une tape dans le dos.

— Là-bas, grogna-t-il en désignant l’autre côté de la route avant de passer devant moi.

À cette heure, la rue à quatre voies était calme. Nous traversâmes facilement en n’ayant droit qu’à un coup de Klaxon poli de la part d’une voiture qui approchait.

De l’autre côté se trouvait un parc qui faisait la taille d’un pâté de maisons et qui entourait le Allan Gardens Conservatory, un bâtiment carré couronné d’un dôme. C’était vers lui que se dirigeait notre proie, qui remontait le chemin bordé de roses menant à l’édifice en verre.

D’un regard, Clay me demanda mes instructions. Nous fonctionnions ainsi, et cela n’avait rien à voir avec de la domination ou la puissance de l’un ou de l’autre. En présence d’un loup-garou occupant plus ou moins la même position hiérarchique et en qui il avait confiance, Clay préférait suivre les ordres… ce qui m’allait parfaitement, puisque je préférais les donner.

Nous avions désormais le choix entre rester ensemble ou nous séparer. Tout en continuant à avancer, j’évaluai du regard le parc et la trajectoire de notre proie et pris ma décision. Je communiquai le plan à Clay par gestes. Rien ne m’empêchait de le faire à voix haute – nous étions suffisamment loin pour que le bonhomme ne puisse pas nous entendre. Mais, quand je me mettais en chasse, mon cerveau passait automatiquement en mode non verbal.

Clay hocha la tête, et on se mit à courir à toutes petites foulées. Dans le noir, nos habits ressemblaient suffisamment à une tenue de jogging pour ne pas attirer l’attention sur nous. Le plus grand danger que nous courions était d’alerter notre proie. Mais, s’il n’avait pas encore regardé par-dessus son épaule, il n’allait sûrement pas le faire maintenant. Il avait d’autres soucis à l’esprit. Quant à savoir lesquels… eh bien, je nourrissais quelques soupçons, mais ce n’était pas le moment d’y réfléchir.

On longea en courant doucement les rangées d’arbres, les bancs et les réverbères à l’ancienne qui bordaient le chemin principal. À l’approche de la serre, on ralentit, et je fis signe à Clay de me suivre au sein des ombres. Le bonhomme s’était arrêté devant la plaque du monument historique. Ses lèvres remuaient tandis qu’il lisait ce qui était écrit, les sourcils haussés, d’un air perdu.

Je jetai un coup d’œil à Clay. Il attendait, immobile et tendu, et ses yeux bleus étincelants ne lâchaient pas sa proie. Tout en continuant à fixer le bonhomme, il se pencha de côté vers moi. Sa main effleura ma hanche et ses lèvres s’incurvèrent. Nos regards se croisèrent. Il sourit, et je réussis à déchiffrer son expression aussi clairement que s’il avait parlé. C’est encore mieux qu’une course en ville, pas vrai ? Je lui rendis son sourire.

L’homme finit de lire la plaque et s’avança jusqu’à la fenêtre. Pendant qu’il contemplait les immenses arbres tropicaux à l’intérieur, je hochai la tête, et Clay s’esquiva pour contourner le bâtiment et nous rejoindre par l’autre côté. Je montai l’escalier à pas de loup. J’étais à mi-chemin du haut des marches lorsque le bonhomme se retourna. Il me vit. Je continuai à monter, les yeux fixés sur un point à côté de lui. Je n’étais qu’une visiteuse nocturne, comme lui, une femme enceinte, qui ne représentait aucune menace et qui…

Il détala comme un lapin.

Il courut vers l’escalier côté nord. Je finis de gravir le mien en courant tandis que Clay jaillissait de celui côté sud. Il jeta un coup d’œil dans ma direction. Je lui fis signe de repartir en sens inverse. Il hocha la tête et fit volte-face pour contourner de nouveau le bâtiment et intercepter notre proie. Tandis que je dévalais tant bien que mal les marches de l’escalier nord, je vis le bonhomme traverser les plates-bandes en courant en direction d’une autre serre. Je le poursuivis. Au détour du bâtiment, je faillis renverser deux agents de police.

Je m’autorisai un retentissant « Oh, merde ! » mental. Puis je ralentis, leur adressai un sourire pincé et passai mon chemin en priant pour qu’ils n’essaient pas de m’arrêter. Je réussis à faire trois foulées.

— Mademoiselle !

Mieux valait jouer les idiotes. Non, faire la sourde oreille et continuer à…

— Mademoiselle !

Une main se posa sur mon bras. L’un des agents m’avait couru après. Je ne pouvais pas ignorer ça.

Je me forçai à m’arrêter et à me retourner en souriant, alors que je n’avais qu’une envie : montrer les dents. Mon cœur battait la chamade et l’adrénaline coulait à flots dans mes veines, comme pour me rappeler que ma proie était en train de s’éloigner.

— Vous allez bien ? demanda le premier agent, un type costaud et grisonnant.

— Tout à fait, j’étais juste…

Je m’interrompis juste avant de dire « en train de faire du jogging ». De loin, ma tenue pouvait convaincre, mais pas si près. J’aperçus un terrier qui traversait le parc et me rappelai qu’il s’agissait d’une zone où les chiens pouvaient se promener en liberté.

— En train de promener mon chien, expliquai-je. Enfin, je lui courais après, pour être exacte. Il a filé et…

— On aurait plutôt dit que quelqu’un vous courait après.

— Moi ?

— J’ai vu un homme courant derrière vous. Nous l’avons remarqué depuis l’autre côté du…

— Ah, te voilà ! dit une voix sur ma droite.

Jeremy sortit de l’ombre.

— J’ai rattrapé le chien, il nous attend dans la voiture. Désolé pour cet incident, messieurs les agents. (Il esquissa un petit sourire.) Visiblement, notre chien n’est pas encore prêt pour les promenades sans laisse.

— Il y avait un homme qui suivait votre…

— … femme, répondit Jeremy en passant son bras autour de ma taille. Un homme la suivait ? ajouta-t-il d’un air soucieux.

— Un homme blond.

Jeremy se tourna vers moi.

— Tu as vu… ?

— Non, mais je cherchais le chien.

Oh, allez ! Problème résolu, messieurs les agents. Le chien a été retrouvé, la pauvre dame enceinte et sans défense est en sécurité avec son mari. Passez à autre chose !

Clay se trouvait quelque part autour de nous et poursuivait quelqu’un en croyant que j’étais là en renfort. Je dus faire appel à toute ma retenue pour ne pas lâcher un « Merci, messieurs » et m’élancer à sa recherche.

Jeremy fit ce qu’il fallait en essayant de mettre un terme à cette discussion rapidement, mais patiemment aussi. Il expliqua à l’agent que ces promenades nocturnes n’étaient peut-être pas une si bonne idée que ça, mais comme j’avais du mal à dormir ces derniers temps, à cause des coups de pied du bébé et tout ça…

Tandis qu’il gérait la situation, je luttais pour rester immobile. Clay avait-il rattrapé notre bonhomme ? Le retenait-il quelque part en nous attendant ? Et si ça s’était mal passé ? Et s’il était blessé, pendant que nous étions retenus là, hors de vue derrière cette serre…

— Prête à rentrer, chérie ?

Je sortis de mes pensées en sursaut. Jeremy me sourit.

— Ah, je vois que tu es fatiguée, finalement.

Il se tourna vers les agents, les remercia de nouveau, puis m’emmena loin d’eux. Je comptai dix pas, puis fis mine de regarder par-dessus mon épaule.

— Pas encore, chuchota Jeremy.

— Mais, Clay…

— Je sais.

— Mais…

— Je sais.

Je ravalai un grondement et comptai dix pas de plus.

— Non, dit Jeremy avant même que je commence à me retourner.

— Mais…

— Il l’a perdu.

— Comment… ?

— Regarde sur ta droite. Sur le trottoir.

C’était Clay, sur le côté nord de Gerrard. Nos routes allaient se croiser. Jeremy lui fit signe – un geste infime de la main droite –, et Clay s’immobilisa, puis tourna les talons et traversa la rue. On traversa au niveau des feux pour retrouver Clay à l’angle de la rue suivante, les mains fourrées dans les poches, le regard furieux.

— Je l’ai perdu, dit-il.

— J’ai été retardée…

— Par les flics. J’ai vu.

Il sortit les mains de ses poches et se rapprocha de moi, en m’effleurant la main pour me rassurer, me faire comprendre qu’il ne m’en voulait pas, qu’il n’était pas en colère à cause de ça. C’était agréable, mais je savais ce qui le perturbait vraiment. La même chose que moi : une chasse ratée.

— Le temps que je fasse le tour du bâtiment, il avait disparu, expliqua Clay. Je crois qu’il est parti vers le nord, mais je n’ai pas réussi à retrouver sa piste. Nous devrions refaire le tour ; peut-être qu’Elena…

Jeremy secoua la tête.

— La police t’a vu suivre Elena. Je refuse que vous remettiez les pieds dans ce parc, tous les deux.

— Et s’ils ne pouvaient pas nous reconnaître ? proposai-je. Si l’un de nous deux mutait, on serait sûrs de retrouver la piste. C’est un parc très populaire pour les chiens.

Jeremy ne s’abaissa même pas à me répondre.

— D’accord, dis-je. Alors, on n’a qu’à attendre. Ces agents vont continuer leur ronde, et je pourrai retourner…

— Non.

— Mais…

— Primo, il se sera envolé depuis longtemps. Deuxio, pas la peine de perdre notre temps juste pour satisfaire notre curiosité.

J’ouvris la bouche pour protester, mais Jeremy s’était déjà éloigné. Je regardai Clay, qui serrait les dents. Il jeta un dernier regard en direction du parc.

— On pourrait le retrouver, chuchotai-je.

— Ouais.

— On devrait le retrouver.

— Ouais.

Jeremy ne se retourna pas, mais sa voix parvint jusqu’à nous.

— Juste au cas où je ne me serais pas montré assez clair : c’était un ordre.

On lui lança un regard furieux, puis on se dépêcha de le rattraper.

Jeremy avait choisi un hôtel dans une zone près de la QEW, l’autoroute qui nous ramènerait vers Buffalo. L’établissement n’avait rien d’extravagant ; c’était juste le genre de motel où l’on fait étape pour dormir un peu. Ou, du moins, ça l’était pour Jeremy. Ni Clay ni moi n’étions d’humeur à dormir, après avoir été privés de notre proie et de notre course en ville. Sur le pas de la porte, on souhaita hâtivement une bonne nuit à Jeremy, puis on ferma le verrou à tâtons et on se jeta dans les bras l’un de l’autre en faisant passer nos mordillements pour des baisers et nos coups de griffes pour des caresses enfiévrées.

— Le lit ? haleta Clay en cherchant de l’air.

Je regardai en direction du lit, qui se trouvait à un mètre cinquante de là.

— Trop loin.

Clay pouffa de rire. Sa bouche retrouva la mienne, et il m’embrassa passionnément, au point de couper l’arrivée de l’air dans mes poumons. Je glissai mes mains sous son tee-shirt et le lui enlevai, en n’interrompant notre baiser qu’une seconde. Il passa sa jambe derrière mes genoux dans l’intention de me faire tomber par terre, puis il se retint juste à temps et m’allongea en douceur.

Il enleva en même temps mon tee-shirt et mon soutien-gorge en tirant dessus. Ses mains trouvèrent aussitôt mes seins, qu’elles pétrirent et titillèrent en pinçant mes mamelons avec insistance. Une onde de douleur me traversa. Tandis que je laissais échapper un hoquet de stupeur, quelque chose de chaud et de poisseux coula entre ses doigts.

— C’est quoi ce… ? commençai-je.

— C’est nouveau, répondit Clay en riant.

Il entoura mes seins de ses mains et les pressa. Ses doigts s’enfoncèrent dans ma peau et m’attirèrent à lui pour un autre baiser. Mes mains descendirent le long de son ventre, jusqu’à sa braguette. J’ouvris rapidement le bouton, descendis son jean sur ses hanches et plongeai la main à l’intérieur de son caleçon.

Mes doigts se refermèrent sur son érection. Clay se redressa pour me permettre de mieux le caresser, tout en grondant et en me mordillant la lèvre inférieure assez fort pour faire couler le sang. Après quelques caresses insistantes, il gronda de nouveau, cette fois pour m’avertir qu’il valait mieux que je m’arrête avant qu’il soit trop tard.

— Déjà ? dis-je en reculant et en haussant les sourcils.

Il gronda plus fort, et ses mains volèrent vers ma taille. Il tira si vite et si fort sur mon jean de grossesse et sur ma culotte que j’entendis une couture céder. Puis ses doigts plongèrent en moi, sans même un premier contact explorateur, et je sursautai, puis me cambrai, en grondant et en me frottant contre sa main. Quelques allées et venues plus tard, j’enfonçai mes doigts dans la moquette en me cambrant encore davantage.

— Arrête, sifflai-je entre mes dents serrées.

— Déjà ? dit-il en haussant les sourcils.

Je me redressai en grondant et l’empoignai par le cou pour écraser ses lèvres sous mes baisers. J’enfonçai mes doigts si fort dans ses épaules que je savais qu’il en garderait des traces le lendemain matin. Il ne fit qu’en rire et m’embrassa à son tour.

On roula sur le sol en s’embrassant, en se mordillant et en chahutant, tout en évitant instinctivement mon ventre. Une fois, je pris le dessus, mais je lui rendis bien vite la main. Je n’étais pas d’humeur pour ça, pas cette nuit-là. Aussi, lorsqu’il agrippa mes poignets et les leva au-dessus de ma tête, je résistai un peu pour la forme, puis levai les hanches à sa rencontre, en écartant les jambes, le cœur battant à tout rompre, prête à…

Il s’immobilisa. Accroupi au-dessus de moi, prêt à plonger en moi, il ne bougeait plus. « Oh, merde ! » pouvait-on clairement lire sur son visage. Pendant une seconde, je crus que nous avions poussé les préliminaires trop loin. Cela arrive, surtout lorsqu’on est très excités avant même de commencer. J’ouvris la bouche pour lui dire un « Ce n’est pas grave » de rigueur dans ces circonstances, tout en essayant de ne pas montrer ma déception. Puis, je regardai au-delà de mon ventre et vis qu’il ne semblait pas du tout en avoir fini. Mon regard revint se poser sur mon corps, et je compris pourquoi il s’était arrêté.

— Oh, merde ! dis-je en me redressant sur les coudes. J’avais complètement oublié.

— Et j’ai bien failli oublier aussi.

Il roula des épaules et frissonna comme s’il essayait de réprimer le souhait de ne pas s’en être souvenu à temps.

Deux semaines plus tôt, après avoir fait l’amour de façon relativement peu athlétique, j’avais commencé à avoir des boutons. Jeremy était tout à fait sûr que cela n’était rien de grave, mais ça nous avait foutu les jetons à Clay et à moi, aussi avait-on décidé de ne plus avoir de rapports jusqu’à la naissance du bébé.

Ça paraît facile, comme ça. Il restait encore plein d’autres choses que nous pouvions faire. Le problème, c’était que Clay et moi considérions les préliminaires comme un simple avant-goût de l’événement principal. Rien de plus que quelques minutes coquines pour repousser avec délice le moment que nous attendions vraiment tous les deux. Je pourrais dire que c’est le loup en nous qui veut ça, mais je crois que c’est juste dans notre nature à tous les deux.

Malgré tout, quatre mois sans rapports, ça ne devrait pas être si compliqué. Du moins, c’est ce que nous avions pensé, lors de notre réflexion, toujours sous le coup de la panique liée aux boutons. Mais, étendue dans cette chambre, sous Clay, en contemplant ses yeux voilés par le désir, ses lèvres écartées sur son souffle haletant, sa poitrine sculptée, ses bras luisants de sueur, la fine toison dorée entre ses mamelons et son ventre tout aussi couvert de sueur, sous lequel un chemin obscur menait à…

Je baissai aussitôt les yeux.

— Bordel de merde ! grondai-je en tapant des poings sur la moquette.

Clay m’aida à me relever avec un rire grondant.

— C’est exactement ce que je me disais, ma chérie.

Il posa ses lèvres sur les miennes, et notre baiser fut plus brutal encore, teinté de frustration. Ce fut Clay qui y mit fin en approchant sa bouche de mon oreille.

— Dis-moi ce que tu veux que je fasse, chuchota-t-il. Tout ce dont tu as envie.

— Ce que j’aimerais que tu fasses ? Ou ce que tu peux faire étant donné les circonstances ?

Son visage bougea devant le mien, le bout de sa langue apparut entre ses lèvres ouvertes et ses yeux se levèrent au ciel lorsque j’entourai son membre de ma main.

— Ce que tu veux que je fasse, répéta-t-il en glissant un doigt en moi. Et ce que tu aimerais que je fasse.

Alors, je le lui dis, de toutes les façons et avec toutes les tournures de phrase qui me vinrent à l’esprit. La moitié d’entre elles m’aurait fait rougir dans n’importe quelle autre situation. Je n’avais même pas épuisé mon répertoire lorsque les mots se bloquèrent dans ma gorge ; je rejetai la tête en arrière en gémissant et me cambrai sous sa main en imaginant, avec tout le pouvoir de visualisation dont j’étais capable, que ce n’étaient pas seulement ses doigts à l’intérieur de moi.

La bouche de Clay se posa sur la mienne, et je sentis, en réponse à ma propre jouissance, un grondement de libération vibrer dans sa poitrine et remonter dans sa gorge. Quelques instants plus tard, il frissonna et fit mine de s’allonger sur moi. Puis, il se souvint que ce n’était plus possible ces derniers temps et il s’étendit à côté de moi.

— Je te ferai tout ça après la naissance du bébé, promit-il en ravalant un bâillement.

— Plusieurs fois, j’espère.

— Autant que possible, répondit-il avec un sourire carnassier. Mais, après quatre mois d’abstinence, je crois que je serai capable de le faire très souvent. (Il hésita.) Enfin, avec de courtes pauses.

— Dont nous aurons sans doute bien besoin… pour nourrir le bébé et changer ses couches.

— Hum, je n’avais pas pensé à ça. On peut oublier nos demi-journées de jeux pendant quelque temps, pas vrai ?

J’éclatai de rire.

— Nos demi-journées ? Parle plutôt de nos demi-heures !

Il m’attira sur lui en grommelant.

— Tu as eu droit à des demi-journées… avec de courtes pauses. D’accord, beaucoup de courtes pauses, admit-il en me regardant.

— Je ne m’en suis jamais plainte, non ? La lenteur, c’est bien pour titiller, mais pour me satisfaire ? (Je lui souris.) Prends-moi vite et fort quand tu veux. Très bientôt, la rapidité deviendra une bonne chose, sinon ce bébé va empiéter sur notre vie sexuelle bien au-delà de ces prochains mois.

— On ne peut pas tolérer ça.

Je me lovai contre lui.

— Non, vraiment pas.

— On se fait des illusions, hein ?

Je pouffai de rire contre son torse.

— Oh, que oui !

Rupture
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